Comme un enfant parcourt son livre d’images l’adulte aujourd’hui n’a plus que pictogrammes. Tapote ici puis retour tapote ailleurs et revient Les lettres ne font plus sens le texte n’est qu’un bloc au décryptage fastidieux Il n’appartient pourtant qu’à l’homme de composer des phrases d’être à même de parler a dit le scientifique Or, bien des animaux ont révélé qu’à leur façon ils communiquaient Oui, mais sans l’organisation d’une grammaire sans l’apport de nuances dans leur vocabulaire Retour à l’âge de pierre ? Non : à celui des « robots de métal » Peut-être à celui de l’enfant ou de l’animal Plus de phrases plus d’agencement de la pensée. En effet : Combien d’entre nous sont à présent perdus devant la danse des vignettes et regrettent amèrement les listes alphabétiques ? Vite ! Apprenons à communiquer par pensées préfabriquées par l’envoi de bips codifiés de GIF ou de smileys

                     Dora Kokas   playing a piece by Witold Lutos l awski in honour of Paul Sacher Nice,  le 21.12.17

VIRTUOSE Le violon s’incline sous les crins ses cheveux se mêlent aux cordes et le chevalet retient ses boucles où le fougueux archet se fraye encore un chemin sa main vient chercher l’aigu sur la touche et de l’archet la mèche dans la lumière libère une volute de poudre comme on libère un génie. Judith Le Monnier, dans un sextuor de Rimsky-Korsakov. mp