BISE D'AUTOMNE
Ce n’est pas la mer à marée montante, c’est le vent qu’on entend souffler dans les arbres, dont les feuilles ne s’accrochent plus aux nuages. Il file sans frein droit devant lui rageur et puissant. Jamais il ne basculera du haut de la falaise, perdant l’équilibre en regardant la lune, happé par la nuit. Il est libre et souverain Il est fort et sûr de lui Il menace, il hurle. Les aiguilles de pin cinglent les oiseaux nocturnes, les câbles tremblent et parfois crient. Il lapide la crête où les chats fuient, rompt les branches et racle les chemins, de l’épaule cogne les troncs et se rue dans le vallon. mp