EN BAS DANS LA BRUME





En bas, le ciel s’écrase
sur le cap
les sons s’étouffent
dans la brume
le train file en apnée.

Où le couchant
a-t-il choisi
d’avaler la mer
que les barques
ont désertée ?

En bas, le clocher sonne
dans la grisaille
comme un grelot acide
solitaire et dur
qui fait taire les oiseaux.

Soudain, la sorcière
du soir agite
dans son chaudron vide
poutrelles de fer
et cris d’enfants.

Des lumières scintillent
sous l’avion qui vrombit
déplaçant
vers d’autres collines
des morceaux de vie

comme une barge
collecte
algues et coquilles
pour un chantier
lointain.

En bas, on brûle
les derniers branchages
et la fumée rejoint la brume,
effaçant du monde
l’illusoire voyage.


mp


 

Commentaires

  1. Ce poème me rejoint et me saisit. Vous êtes l'heureuse réceptrice et traductrice de cet instant qui s'est déposé en vous. Il n'y a plus rien à changer . Il se suffit à lui-même. Merci.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

LE TEMPS SE VIDE

FLOT DE PLEINE LUNE

MIMOSA

JOUR NAISSANT

VIRTUOSE

CHAT NOIR

L'ESPRIT DU LIEU

L'IMMUABLE (... Montagne Sainte Victoire)

VOL DE NUIT